Le parcours de balade urbaine du 19 décembre 2018

Chronique d’une déambulation et des principaux échanges

La déambulation, a commencé à l’école Marcel Sembat, puis a suivi la rue Noutary jusqu’à la friche Bordet, puis, en contournant le terrain EDF, la rue Port-Arthur et la rue Pierre Salin, enfin la rue Pauly et la rue Marcel Sembat, avant de rejoindre la salle Saint-Maurice. Je note que cela concerne donc essentiellement le quartier Marcel Sembat, mais que le Prêche sera impacté indirectement et sans doute directement ensuite par le projet Euratlantique

Étaient présents M. De Faye, le nouveau directeur général de Euratlantique, et plusieurs de ses collaborateurs, ainsi que le maire Clément Rossignol et plusieurs techniciens de la mairie, et la présidente du comité Marcel Sembat. Pour le quartier du Prêche, participaient Noëlle Ribot, Michel Bru, Robert Cauley, Claude Chaussier, Jean-Pierre Chrétien et André Rousseau.

Départ

Un porte-parole de Euratlantique nous livre l’idée générale : le style « échoppes » du quartier Sembat sera respecté ; en revanche il y aura un nouvel aménagement de l’espace vers la Garonne, du bas du boulevard J.-J. Bosc à la Papeterie de Bègles. Le problème est donc en fait celui de la définition d’un nouveau quartier, des logements, des activités, des services dans ce nouveau contexte… Cette déambulation est une première étape, où Euratlantique veut, en présence du maire, recueillir les questions, les aspirations et les peurs.

Arrêt à Dronisos

Dronisos une entreprise innovante de spectacles de drones, à échelle européenne, implantée actuellement dans un ancien hangar Bordet, où nous nous arrêtons. Nous résumons les échanges de questions et réponses.

Question générale sur l’hypothèse que des décisions aient été déjà prises.

Réponse : non, on est en amont des décisions.

Questions sur l’environnement : pollution des sols et risques d’inondation.

Réponse : Zone de friches où le gros souci est celui des risques d’inondation à proximité de la Garonne et d’un estey. Un bassin de rétention serait coûteux et d’efficacité discutable. Préférence pour un couloir vert, qui assurerait une perméabilité des sols, l’écoulement des eaux et un bon arrosage des plantations. Un compromis sera à trouver entre le parc et le bâti. Le risque des inondations majeures s’inscrit dans une politique générale de gestion des bords de la Garonne et de l’estuaire.

Sur l’ambiance actuelle de cette périphérie urbaine, observations de résidents sur son aspect glauque, un vrai coupe-gorge, en citant la prostitution, les vitesses excessives, des bagarres. Bègles est composé de plusieurs centres, est-il aussi rappelé. Il faudrait donc un nouveau centre vraiment vivant ici.

Intervention du maire : le besoin en logements induit une densification. Cela est commenté par le maire. Bordeaux est une des villes les plus étalées, ce qui rend difficile les services et les transports, le rapport du logement à l’emploi. Le besoin actuel en logements tient à une pression démographique générale, et tout particulièrement régionale. De mémoire, il y aurait autour de 18000 habitants en plus par an, dont moitié sur Bordeaux, moitié en périphéries, en Libournais et sur le Bassin. Plus de 800 demandes de logements à Bègles. Causes : natalité, divorces, nouveaux arrivants.

Une question : Pourquoi vider d’autres régions pour grossir la nôtre ?

Réponse : cela ne relève pas d’une décision, mais d’un constat. On ne peut rêver de nous réserver un espace de parcs sans tenir compte des autres besoins.

Questions sur le foncier, notamment sur des manœuvres de promoteurs qui font des propositions à des propriétaires, y compris dans des espaces non couverts par Euratlantique.

Réponse : Euratlantique procède à des acquisitions et veille à éviter des manœuvres spéculatives. Les manœuvres évoquées sont irrégulières et il faut être vigilant et en informer Euratlantique et la mairie.

Arrêt à l’entrée du chemin Estey-Ephémère

Observation sur les contraintes du quartier : des espaces techniques inévitables pour la gestion des eaux et de l’électricité (pylônes, etc.). Selon Euratlantique et le maire, possibilité à terme de demander des modifications à EDF ?

Observations sur l’espace couvert par des concessions automobiles, avec leur architecture en boites préfabriquées, à la place des anciens bâtiments commerciaux en pierre des bords de Garonne (ancienne Aquitaine/chais Salin).

Le maire note que l’accès à la Garonne est un enjeu essentiel, une fois la rocade supprimée

Question : derrière nous il y a quelques petites maisons. On peut s’interroger sur la plus grande facilité de racheter ces maisons que ces grandes concessions !

Réponse : face aux concessions automobiles, Euratlantique aurait la capacité de traiter globalement cette situation et de pouvoir aboutir à des compromis satisfaisants, plus que ne le pourrait une autorité purement locale.

Question : autre interrogation sur un urbanisme qui serait purement résidentiel et de bureaux, sans animation par des activités et des services. Quelqu’un signale des déceptions de ce type à Belcier.

Réponse : Belcier est en cours, n’est pas achevé, évolue déjà et évoluera. Une ville met entre 5 et 10 ans pour se constituer.

Question générale : en l’absence d’un urbanisme directif, comment garantir une certaine cohérences, esthétique, économique, sociale, écologique ? Ce qui est requis dans les quartiers anciens ne pourrait-il fonctionner aussi, sur ce plan, dans les quartiers nouveaux ?

Réponse : nous ne sommes plus à l’époque de l’intendant Tourny, sous la monarchie absolue.

Arrêt rue Pauly

Consacré essentiellement à la circulation actuelle : des camions se retrouvent coincés rue Marcel Sembat en fonction des indications d’une application web qui les mène là malgré les interdictions. Signalisation insuffisante.

Saint-Maurice

Repos, boisson chaude et cannelés…

Bilan général

Sur le site internet d’Euratlantique, on peut voir qu’il n’y a rien sur le secteur Bords de Garonne, alors que sur sur le site de la Mairie, quelques préoccupations générales sont rappelées : rapport à la Garonne, rapport aux quartiers existants, création d’un réel quartier, création d’une entrée sud de Bordeaux.

Cette visite représente donc un premier contact avec Euratlantique sur son programme en bords de Garonne, en présence de la Mairie : un état des lieux, des interrogations, des contraintes, des problèmes. Donc se pose la question de la suite, du calendrier, de l’élaboration de projets plus consistants, et de la concertation à ce moment-là. Et aussi la question du rôle des différents acteurs : Euratlantique, Mairie, les habitants actuels, mais aussi les promoteurs, ce qui conduit à la vigilance !

Jean-Pierre Chrétien

PS : Merci au comité Marcel Sembat pour la photo de une

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